2004 L'hon. Rosalie Abella
Madame la juge Rosalie Abella a été choisie comme lauréate du Prix Walter S. Tarnopolsky des droits de la personne 2004. En 2004, elle était juge de la Cour d’appel de l’Ontario depuis 1992. Elle a été choisie pour le prix parce qu’elle s’est vouée à la cause des droits de la personne tout au long de sa vie.
Elle a façonné la politique canadienne en matière de droits à l’égalité, et son travail a également eu de profondes répercussions sur la législation relative aux droits de la personne et sur la politique extérieure du Canada. Sa contribution à la société aussi bien comme juriste, professeure, commissaire que juge a toujours été inspirée par son profond humanisme.
La juge Abella fut non seulement la seule commissaire et auteure de la Commission royale sur l’égalité dans l’emploi en 1984, mais elle fut aussi à l’origine du terme et du concept « d’équité dans l’emploi », une nouvelle stratégie visant à réduire les obstacles que rencontrent, dans l’emploi, les femmes, les peuples autochtones, les minorités raciales, et les personnes souffrant d’un handicap. La Cour suprême du Canada, dans sa toute première décision relative à la Charte des droits et libertés, a adopté les théories sur l’égalité et la discrimination élaborées par Mme Abella dans son rapport, ce qui a ensuite fondé la jurisprudence en matière de droits de la personne au Canada. Les gouvernements du Canada, de la Nouvelle-Zélande, de l’Irlande du nord et de l’Afrique du sud ont mis ce rapport en œuvre dans leurs ressorts respectifs.
Après avoir obtenu son diplôme de la faculté de droit de l’Université de Toronto, en 1970, elle a exercé en droit civil et pénal jusqu’à sa nomination, en 1976, à l’âge de 29 ans, au Tribunal de la famille de l’Ontario, faisant d’elle la plus jeune Canadienne, enceinte de son premier enfant, et première femme juive à être nommée à la magistrature.
Elle a présidé la Commission des relations de travail de l’Ontario, la Commission de réforme du droit de l’Ontario, et le Study on Access to Legal Services by the Disabled. Elle a en outre été membre de la Commission ontarienne des droits de la personne, du premier Comité consultatif de la Confédération, du Tribunal des relations de travail de la fonction publique de l’Ontario, de l’Academic Discipline Tribunal de l’Université de Toronto, et du Conseil canadien de la magistrature dans l’enquête Donald Marshall, Jr.
La juge Abella s’est profondément impliquée dans la formation canadienne de la magistrature, organisant le tout premier séminaire auquel les membres de la magistrature de tous les échelons étaient invités, le premier séminaire judiciaire destiné aux non-juristes, le premier programme national de formation destiné aux membres des tribunaux administratifs et la première conférence nationale destinée aux femmes juges du Canada. Elle fut professeure invitée par les facultés de droit de l’Université de Toronto et de l’Université McGill et donnait régulièrement des conférences au Canada et à l’échelle internationale. En 2004, elle détenait également 20 diplômes honorifiques décernés par des universités dans l’ensemble du pays, elle était l’auteure de plus de 70 articles et avait rédigé et/ou révisé quatre essais en droit. Elle a également été élue membre de la Société royale du Canada.
Vous pouvez lire le texte de son allocution pour le prix Tarnopolsky 2004, intitulé « Justice and Rights : Looking Back to the Future .» Ici (seulement disponible en anglais).